de Nadja HAREK
52 minutes, 2015
A travers la petite histoire de la visite d’une fille à son père en Algérie, d’une fille à sa mère en Haute-Savoie, d’une soeur à sa fratrie, le film propose une démarche intime qui met en lumière les déchirements occasionnés par le « choix » d’immigrer.
L’histoire se construit autour de Mohamed, le père de la réalisatrice, ouvrier dans l’industrie du décolletage en Haute-Savoie pendant 40 ans, et qui a choisi de retourner vivre définitivement en Algérie à sa retraite en 2000 ; et de Zinouna, sa femme, qui depuis fait des allers-retours entre ici et là-bas.
A la génération suivante, celle de Nadja – la réalisatrice et narratrice du film – plusieurs de ses frères, qui sont nés et ont grandi en France, ont fait le choix de se marier avec des femmes de leur village natal en Algérie. Tandis que ses soeurs, moins tiraillées par leurs origines et le poids de la famille, ont fait des choix de vie différents.
« Les conséquences de l’immigration algérienne dans ma famille et sur plusieurs générations des deux cotés de la Méditerranée sont au coeur du film et de ma démarche de réalisatrice. Comment ma famille, partagée entre la France et l’Algérie, compose avec ses origines ? Le film propose le témoignage à travers trois générations de l’héritage identitaire nourri de ce déchirement. Et par ce biais révèle une complexité qui est rarement donnée à voir lorsque l’on parle d’immigration. Pourquoi certains d’entre nous sont-ils plus que d’autres attachés à leurs racines ?
A travers l’intime, à savoir filmer ma famille, j’espère montrer ce sentiment ambivalent qui n’anime, moi et sa génération ; un sentiment de proximité et d’éloignement inéluctable avec l’Algérie. »
Nadja HAREK vit et travaille à Montpellier. Elle collabore depuis une dizaine d’années avec « Attitude association » pour saisir en images le monde du hip-hop. Elle a plusieurs films, reportages et captations à son actif.
En 2012, elle a écrit et réalisé le documentaire « Du cercle à la Scène » sur l’intégration de la génération des break-dancers à la danse contemporaine, produit par Kerenn productions et pré-acheté par France Ô.
Puis « B-Girls » en 2014, un documentaire co-produit avec France Ô, qui explore le quotidien de 4 danseuses qui représentent trente ans de break dance au féminin. 4 générations au service de la danse hip hop, 4 générations de femmes engagées, corps et âme, dans un milieu encore très masculin.
« Ma famille entre deux terres » s’inscrit dans la continuité de sa démarche de réalisatrice, en abordant par un biais plus intime la question de l’identité plurielle et de la construction d’une culture spécifique, dans cet entre-deux entre la France et l’Algérie.