de Jo BERANGER
52 minutes, 2014
Dans le Parc Gezi au coeur d’Istanbul, sur la place Taksim, quelques dizaines de défenseurs des arbres vont lancer en mai 2013 un mouvement de protestation qui va gagner toute la Turquie et s’opposer au pouvoir autoritaire.
Face à cette éruption de liberté, à ce Mai 68 turc, le premier ministre Erdogan réprima et réprime encore férocement, envoyant des cohortes policières et des tombereaux de gaz, mentant de toutes les manières possibles pour salir cette protestation et en finir avec le mouvement, faisant parmi les protestataires des milliers de blessés – 7800 blessés et 6 morts au 20 Juillet -.
Le combat des çapulku – les clochards comme les appelle Erdogan– est né d’un combat plus ancien contre les destructions de quartiers entiers d’Istanbul remplacés par des îlots de buildings et de gigantesques centres commerciaux à l’américaine. C’était le destin du parc Gezi imaginé par Erdogan. Face cette destruction d’Istanbul ceux de Taksim se lèvent et crient « Le parc est à nous, Istanbul est à nous ».
Pour eux, il s’agit aussi de défendre le droit de rester un citoyen en respirant dans un parc plutôt que devenir un consommateur enfermé dans un centre commercial. De s’élever contre la corruption et le capitalisme sauvage. De défendre le droit des femmes à disposer de leurs corps, la liberté de penser face à la propagande continuelle du pouvoir.
Que s’est-il passé au parc Gezi ? Qui sont ces protestataires ? Quelles colères leur ont donné le courage de prendre la parole et de résister ? Quel est le vrai visage de ce pouvoir que le monde a cité en exemple ?
Auteur avec Doris Buttignol de nombreux films documentaires, Jo BERANGER réalise le long métrage « Voyage en Mémoires Indiennes (One of Many) » qui sort en salles en 2005 après une enquête de 10 ans. Avec « Du Rififi à Seattle », Jo et Doris ont participé à la révolte de Seattle qui a vu l’arrêt du sommet de l’OMC en 1999; avec « Les Filles de Zapata », elles ont été dans les montagnes du Chipas participer à la Rencontre Intergalactique organisée par les Zapatistes en 1996; avec « Je voudrais vous dire » en 2001, elles ont réalisé un film fait de paroles de femmes exilées, sans-papiers, qui leur ont demandé de faire ce film pour porter leurs paroles.
Plus tard, en 2008, Jo BERANGER réalise « Empreintes de Vie » sur le canton de Bellegarde dans le Loiret, un film sur la ruralité qui parle des changements intervenus dans la campagne française ces 50 dernières années. Puis c’est « Un jour Tantôt pris le bus », réalisé avec Eric Tachin, une série documentaire sur les transports de la Ville de Tours. Enfin, plus récemment, c’est « Lettres de Pithiviers » terminé début 2012, un film qui parle du Camp de Pithiviers a travers les mots de lycéens d’aujourd’hui.
