de Cinzia PUGGIONI
28 minutes, 2014
Au coeur de la Sardaigne, il existe une région appelée Barbagia, où la vie est marquée par les rythmes saisonniers, les célébrations du solstice, les activités agro-pastorales, la tradition orale faite de vieux contes et de légendes, les superstitions, les croyances…
L’isolement géographique a permis la conservation des rites anciens, comme celui du carnaval sarde, qui est composé de rituels apotropaïques et propitiatoires, joués par des hommes masqués avec des caractéristiques animales. L’aspect tragique est donné par la présence d’une victime qui devient le sacrifice, élément principal dans presque tous les rituels de la Barbagia.
En particulier, le rituel qui a pour protagoniste le masque traditionnel de Lula – petit village dans la province de Nuoro – est certainement le plus féroce, sanguinaire et cruel. Ce masque, appelé Su Battileddu, porte des peaux noires de moutons ou bélier, des grandes sonnailles sur la poitrine, le visage est peint avec de la suie noire et couvert de taches rouges dégoulinantes. Su Battileddu est fou, il gémit, hurle des mots insensés et parfois obscènes : il est la victime du rite.
Cinzia PUGGIONI est née à Olbia, en Sardaigne, en 1988.
Elle a obtenu un diplôme en journalisme et sciences politiques à l’Université de Florence.
Elle habite Paris et travaille comme scripte et assistante réalisateur.
« Su Battileddu » est son premier court-métrage documentaire.