de Till ROESKENS
137 minutes, 2010
Avant d’être un film d’images, c’est un film de voix, une polyphonie. Voix anonymes qui s’entrelacent, se superposent, se répondent et se contredisent. Plongée dans le corps de la ville, éclats de vie saisis dans les rues ou à travers les murs, lente errance entre les strates secrètes d’un quartier. Puzzle dont les pièces s’imbriquent difficilement les unes dans les autres.
Lieu : La Joliette, zone de l’arrière-port de Marseille ; plus précisément : un îlot, dont la moitié sera réduite en poussière avant la fin de ce « tour du pâté » aussi méthodique qu’imprévisible.
Temps : vers la fin de l’époque de la « reconquête » de nos villes, où de fragiles tours en verre fleurissaient sur les ruines des industries délocalisées.
Acteurs : quelques individus, aux intérêts contrastés, évoluant au milieu d’une opération qui les dépassait tous, même les plus haut placés.
Carte d’un échantillon du monde qui s’esquisse sous nos yeux.
Till ROESKENS est né en 1974 en Allemagne. Il vit à Marseille.
Amateur de géographie appliquée, il appartient à la famille des artistes-explorateurs. Son travail se développe dans la rencontre avec un territoire donné et ceux qui tentent d’y tracer leurs chemins. Ce qu’il ramène de ses explorations, que ce soit sous la forme d’un livre, d’un film vidéo, d’une conférence-diaporama ou autres formes légères, n’est jamais un simple rapport, mais une invitation à l’exercice du regard, un questionnement à tâtons sur ce qu’il est possible de saisir de l’infinie complexité du monde. Ses « tentatives de s’orienter » s’élaborent avec le souci constant de toucher un public non averti et de rendre les personnes rencontrées co-auteurs de l’œuvre.