de Mohamed EL KHATIB
78 minutes, 2018
« Renault 12 » est une expérience cinématographique à partir d’un matériau documentaire : la mort de ma mère. Ce témoignage est un ensemble de confidences, une épopée intime, l’accompagnement vers la mort et ce qui s’ensuit, c’est-à-dire les cérémonies, le rapatriement d’un corps et les aléas administratifs. J’y dévoile, à l’aide d’enregistrements sonores et vidéos, certains décalages culturels entre ma famille venant de Tanger, moi-même et le milieu hospitalier.
« Renault 12 » est un récit fragmentaire d’apprentissage qui retrace un parcours de deuil au rythme de ses différents rituels de part et d’autre de la Méditerranée. Se mêlent alors deux perspectives de transit, celle d’un cercueil de la France vers le Maroc, puis celle d’un héritage qui doit transiter du Maroc vers la France.
« Renault 12 » est un modèle de véhicule d’origine française extrêmement réputé au Maroc dans les années 70 pour sa vélocité en montagne et en topographie hostile.
Mohamed EL KHATIB est auteur et metteur en scène. Il s’astreint à confronter le théâtre à d’autres médiums (cinéma, installations, journaux) et à observer le produit de ces frictions.
Après des études de Lettres (Khâgne), un passage à Sciences Po, puis au CADAC (Centre d’Art dramatique de Mexico) et une thèse de sociologie inachevée sur la critique dans la presse française, il co-fonde à Orléans en 2006 le collectif Zirlib autour d’un postulat simple : l’esthétique n’est pas dépourvue de sens politique. Son projet « À l’abri de rien » a signé l’acte de naissance de ce collectif. Zirlib est le fruit d’une rencontre entre auteurs, performeurs, danseurs, vidéastes et musiciens de formation et d’horizon divers.
Depuis 2012, il est accompagné par L’L – Lieu de recherche et d’accompagnement pour la création contemporaine (Bruxelles).
De 2014 à 2016, il est artiste-associé au Centre dramatique national d’Orléans et à la Scène Nationale de Narbonne.
En 2014, pour l’écriture du texte « Finir en beauté », il a été lauréat de la bourse d’écriture de l’association Beaumarchais – SACD. Ce même texte a également reçu le prix du Centre national du Théâtre pour sa création en 2015. Enfin, il est Lauréat du prix du fonds de dotation Porosus 2014.