de Susana ARBIZU et Henri BELIN
90 minutes, 2012
Exilé républicain à Bobigny, Daniel Serrano, aujourd’hui âgé de 91 ans, se bat depuis son pavillon de banlieue pour réhabiliter la mémoire de son frère Eudaldo, fusillé en 1941 à l’issue de la guerre civile espagnole. Malgré les démarches répétées de Daniel, la figure de ce frère, maire-adjoint du Front populaire, n’est toujours pas reconnue dans ce village tolédan où la mairie socialiste se refuse aussi à débaptiser les rues et édifices publics qui exhibent encore une toponymie franquiste.
Au fil des objets que Daniel commente ou des réunions auxquelles il participe, le souvenir de ce frère porté disparu remonte à la surface. Un univers mental se dessine fait de juxtapositions et de glissements entre l’Espagne de 36 et celle d’aujourd’hui, où nombre de réticences freinent encore le rétablissement de la mémoire dont cet homme est porteur. Las d’essuyer les refus, exaspéré par la passivité des autorités espagnoles, Daniel décide finalement d’agir seul.
Sa lutte est avant tout le combat d’un homme au seuil de la mort qui, malgré la crise idéologique du moment, les pactes de silence et d’oubli qui caractérisent l’Espagne contemporaine, a décidé de ne pas s’avouer vaincu.
Susana ARBIZU et Henri BELIN vivent à Paris où ils enseignent et collaborent avec divers médias espagnols (presse écrite, radio). Suite à un atelier de réalisation où ils suivent l’enseignement de Marina Galimberti, ils réalisent leur premier court métrage « À bout de course » en 2009. « Ne pas s’avouer vaincu » est leur premier long métrage documentaire.