de Ramona BADESCU et
Jeff SILVA
28 minutes, 2018
Mêlant récits fragmentés d’habitants et vues d’un paysage en perpétuelle transformation, nous voyageons intimement sur les traces d’une Alice contemporaine dans ce qui fût autrefois une forêt feuillue, peuplée d’oiseaux et de sources d’eau et qui est aujourd’hui le Grand Saint Barthélémy, partie des quartiers nord de Marseille.
A la croisée d’enjeux sociétaux, historiques, architecturaux et humains, la nature semble ici prise en étau, respirant seulement au creux de la mémoire de ceux qui l’ont parcourue, non sans risques, enfants. C’est cette mémoire chorale qui nous permet d’en déchiffrer ici et là les traces visibles. Ce monde végétal et animal malmené nous éclaire à sa manière sur la violente transformation de ce lieu et notre rapport au vulnérable. Une transformation toujours à l’oeuvre, où les logiques se répètent. Et se répercutent sur ceux qui y vivent. Dans un dispositif séparant définitivement l’image du texte, il s’agit d’éprouver au plus près la tension entre la présence et l’absence, déclinée en motifs végétaux, animaux, humains.
Née en Roumanie en 1980, Ramona BADESCU est une artiste franco-roumaine, auteur de littérature pour enfants. Elle écrit et joue des pièces de théâtre.
Arrivée en France à 10 ans, elle commence à écrire pour la jeunesse en 2001. Elle a publié plus de 25 livres en français, qui ont reçu de nombreux éloges de la presse.
En 1999, elle rencontre Benjamin Chaud, illustrateur formé aux Arts décoratifs de Strasbourg, et ils créent un personnage : un éléphant rose, nommé Pomelo, dont les aventures sont éditées par les éditions Albin Michel Jeunesse.
« Là où la terre » est son premier projet cinématographique.
Jeff SILVA est un artiste, cinéaste, enseignant et programmateur de cinéma.
Il travaille avec des médias, des genres et des techniques différents, en mêlant les traditions du film d’expérimentation aux nouvelles formes du documentaire ethnographique, pour explorer les aspects quotidiens et géographiques des vies des sujets filmés. Ses travaux portent souvent sur les thèmes du déplacement et de la fragilité, documentant les populations, les individus, les systèmes et les écologies en danger.
Ses projets les plus récents comprennent « Linefork » (2017), « Ivan & Ivana » (2011) et « Balkan Rhapsodies: 78 Measures of War » (2008). Ils ont été exposés dans des festivals et des musées internationaux.