de Noémi AUBRY, Anouck MANGEAT,
Clément JUILLARD et Jeanne GOMAS
72 minutes, 2014
Dans plusieurs pays du Moyen-Orient et de l’Asie centrale, on jette de l’eau derrière celui qui s’en va pour qu’il revienne en bonne santé. On les appelle, migrants, kaçak, metanastes alors qu’ils sont Aziz, Sidiqi, Housine, Younes. Nous traversons avec eux ces villes non-lieux et ces zones frontières, grandes comme des pays entiers. Du foyer au chaos de la Grèce en crise, en passant par les rues d’Istanbul. En filigrane de leur voyage, les rêves, les espoirs qu’ils portent. Il n’en est qu’à son début, et ne trouvera peut-être jamais de fin. C’est l’histoire d’une Europe, de ses réalités, de ses frontières et de ses polices. C’est une histoire d’exil. Comment se raconter, dire son voyage, quand il s’agit de sa vie. Le film est cette rencontre, un voyage croisé qui permettrait la parole. A l’instar d’une frontière, de la langue, des statuts, des lieux possibles pour se voir, on se croise et on s’arrête. Un autre voyage commence alors. Et c’est l’eau de toutes les mers traversées que nous jetons derrière leurs pas.
Noémi AUBRY est née à Bar le Duc en 1981. Formée en montage cinématographique en 16mm au CLCF. Master en Anthropologie visuelle à l’EHESS. Membre d’un collectif de vidéastes (Regarde à Vue), d’un laboratoire de développement argentique (L’abominable), d’une coopérative d’édition et de diffusion (L’amorce), elle créée l’association de création et production Ozho Naayé avec Anouck Mangeat en 2008.
Attachée aux questions de territoire, de mouvements de population, d’exil et d’identité, elle mélange les supports (Super 8, 16mm, HD) et les pratiques (films expérimentaux, documentaires, installations). Son documentaire « Dix Cauris » sur la lutte contre l’excision au Mali a été sélectionné au Festival International du film de femmes de Créteil 2013. Le film (super 8) « La machine d’enregistrement » qu’elle a réalisé en Palestine au Festival des cinémas différents et expérimentaux de Paris et à Corsica Doc 2013 et acquis au fonds départemental des MULTIPLES de la Seine Saint-Denis.
Anouck MANGEAT est née à Laxou en 1982. Chanteuse et musicienne spécialisée dans les musiques d’Anatolie. Elle vit entre la Turquie et Montreuil depuis 2009, écrit pour des journaux indépendants, traduit du turc au français. De façon autodidacte, elle s’est formée à des logiciels d’infographisme et de montage. Elle travaille actuellement au montage de différents documentaires autour des questions d’identité, de migrations et de la mémoire individuelle et collective. Créatrice de l’association Ozho Naayé, elle coordonne productions de films, festivals et projets culturels.
Clément JUILLARD est né en 1981 à Quimper. Réalisateur, cadreur, monteur, il fait partie de plusieurs collectifs de vidéastes. Les Gardiens du Pont, avec le cinéaste Patrick Brunie. Nisa Masa, réseau de jeunes cinéastes européens, où il a collaboré à la réalisation collective de films, au Havre, à Vienne, et à Istanbul. Avec le collectif de vidéastes Regarde à Vue, il réalise « Su », documentaire sur l’eau en Turquie, « On ne se laisse pas faire », documentaire sur l’urbanisation à Marseille. Il anime régulièrement des ateliers audiovisuels au centre social d’un camp de réfugiés près de Bethlehem en Palestine. Il travaille actuellement sur le documentaire « Handala, aujourd’hui » de Sivan Halevy. Il expérimente la création collective qui l’intéresse à tous les niveaux du processus par les échanges et la transmission.
Jeanne GOMAS est née en 1983 aux Lilas. Militante associative formée en droit des étrangers aux côtés de l’avocate Elise Vallois, active dans le Collectif de solidarité avec les sans-papiers de Montreuil, elle organise permanences juridiques, projections, débats, dans les foyers Sonacotra et, en 2009, le Forum Tous dehors à la Parole Errante. Assistante-réalisatrice sur des documentaires tournés en Afrique de l’Ouest. Elle s’intéresse depuis deux ans à la cartographie subjective et à la recherche de nouvelles formes de récits migratoires à travers l’écriture, le son et la photo.
