de Cyril LAUCOURNET
48 minutes, 2020
Joë Bousquet a 21 ans, quand en 1918, une balle lui sectionne une vertèbre, et le promet à une vie paraplégique, alité. Son histoire aurait rejoint celle des millions de blessés, mutilés de la grande guerre, si il n’avait pas saisi cette blessure pour en faire le matériau de la connaissance de soi, une descente dans les profondeurs de l’humain, permise et accompagnée par l’écriture.
Aujourd’hui, à Carcassonne, la chambre dans laquelle il est resté confiné, reclus 32 ans, est conservée en l’état depuis 1950.
Historien de l’art de formation, Cyril LAUCOURNET commence à travailler à la médiation de projets artistiques jusqu’à la collaboration avec Les murs d’Aurelle en 1999. Dans le cadre des activités de cette association – pratiques artistiques en milieu psychiatrique – il travaille en tant que plasticien et vidéaste sur plusieurs spectacles mis en scène par Bernard Guittet. Le questionnement amorcé dans ces créations autour de l’art et de la folie, le conduit à réaliser plusieurs films (« Incursion », « Projet N performances », « A cru », « Telle une phalène », « Soyons beaux »…) dans lesquels il engage une réflexion sur les représentations.
« Recourir aux films, ainsi qu’à d’autres créations – écrites, plastiques – est un moyen d’explorer la langue. La langue comme possibilité à être, à se penser, à penser le réel. Une tentative de dire le réel, de le nommer, de produire du sens. »
Depuis plusieurs années, il travaille avec des compagnies de théâtre sur des lives vidéo.