de Elise DARBLAY et Eric DE LAVARENNE
52 minutes, 2012
Hazaribag, bidonville géant de Dhaka, capitale du Bangladesh.
Le jour se lève mais d’épaisses fumées empêchent la lumière de percer. Une odeur pestilentielle rend l’air irrespirable. Chrome, mercure ou ammonium : les sols et le fleuve Buriganga sont saturés des produits toxiques que vomissent quotidiennement et en toute illégalité les 280 tanneries du cuir.
Bienvenue à Hazaribag. Ce bidonville qui profite de la hausse des coûts de production en Chine et des coûts prohibitifs en Europe, c’est hissé au premier rang de la production mondiale du cuir. Vêtements et accessoires, destinés à l’occident, surtout l’Europe, rapportent au pays 350 millions d’euros par an. Dans les tanneries aux conditions archaïques, les travailleurs formés sur le tas œuvrent 12 heures par jour, pour 40 euros par mois, sans aucune conscience des risques encourus. Cancer, malformation, nausée, ulcère vont les rattraper et les faucher au plus tard à 50 ans.
Hazaribag est devenu le théâtre d’un drame sanitaire et environnemental face auquel les autorités bangladaises et les occidentales semblent fermer les yeux. 52 minutes au cœur du quotidien d’hommes et de femmes qui vivent sur un territoire recensé comme l’un des 30 sites les plus pollués de la planète.
Après une licence d’histoire géopolitique du Monde Arabe et d’analyse des comportements humains à la Sorbonne et un diplôme/PHD DESS d’ethnologie à l’école des Hautes Etudes en Sciences sociales à Paris avec un an de travail de terrain sur l’étude de la sexualité d’une communauté du sud philippin, Elise DARBLAY s’est lancé dans le documentaire comme la seule suite logique à son désir de découvrir et raconter l’Autre. Auteure de documentaires puis assistante réalisatrice, pendant plus de cinq ans, elle s’est ensuite lancée dans la difficile aventure de faire un documentaire seule après avoir suivi une formation de 6 mois à vidéo et à la lumière à l’Ecole des Gobelins. « One More Day », un 52 minutes au plus proche de 2 couples et un célibataire a New York. Tous ont plus de 80 ans et tous découvrent l’amour. Ont suivi des séries d’une dizaine de reportages de 13 à 26 minutes dont un au Nagorno Karabakh pour étudier les problématiques d’un pays autoproclamé indépendant au cœur de l’Azerbaïdjan hostile. Elise est ensuite devenue une des réalisatrices pour 7 milliards d’autres de Yann Arthus Bertrand, un projet à l’échelle mondiale sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement. Aujourd’hui, elle continue au sein de Wild Angle Productions à écrire et réaliser des séries documentaires sur les nouveaux enjeux humains et environnementaux de notre monde pour une diffusion en 2013.
Après des études de philosophie, Eric DE LAVARENNE débarque au Cambodge en 1993, en plein processus de paix. Il intègre alors un mensuel régional fabriqué à Phnom Penh, Le Mékong, et devient journaliste. En 1997, il rentre à Paris et travaille pour France 3 région. Il repart à l’étranger en 2003, cette fois-ci en Afghanistan, avec une organisation humanitaire, Aina, qui forme des journalistes afghans. Il collabore également à plusieurs médias, dont Radio France, Arte et L’Express. En 2005, il s’installe à Islamabad, au Pakistan, pour couvrir, pour ces médias, l’Af-Pak. Il réalise plusieurs magazines et documentaires pour la télévision, notamment Ben Laden, les ratés d’une traque, en 2006. Il réside toujours au Pakistan.
