de Sarah SRAGE
59 minutes, 2017
Comment pourrais-je aujourd’hui définir mon rapport à une ville qui m’impose sans cesse la perdition ?
J’interroge mon père Nader, un ancien fonctionnaire d’état, sur son travail pendant la reconstruction de Beyrouth. Pour reconstruire il faut détruire, semble-t-il. La reconstruction s’est transformée en un acharnement de projets immobiliers qui sont venus effacer les traces qui nous relient à notre ville.
Aujourd’hui je filme Dalieh, un territoire unique qui est menacé de disparition. C’est le dernier lieu public où les habitants de Beyrouth rencontrent la mer. Un grand projet immobilier y est prévu. Il est encore temps de regarder Dalieh – ce qui reste de notre ville.
Sarah SRAGE est née à Beyrouth en 1986, après avoir travaillé en scénographie avec une troupe de théâtre et à la télé en tant que journaliste, elle vient s’installer à Paris en 2009, où elle poursuit ses études aux Beaux-Arts. En 2012, c’est en Ardèche qu’elle découvre le cinéma documentaire, à l’école de Lussas. Son parcours depuis le Liban, en matière d’art et de cinéma, rend la réalisation de son premier film « Enfants de Beyrouth » (2017) possible.