de Natalia OROZCO
52 minutes, 2012
17 février 2011… Dans le sillon des révolutions tunisiennes et égyptiennes, le peuple libyen se soulève contre Kadhafi. En quelques heures, le pays plonge dans la guerre civile. Les centaines de journalistes qui franchissent la frontière découvrent l’existence d’un front armé composé de milliers de jeunes prêts à mourir pour en finir avec « le tyran ». Les fidèles du régime n’abdiquent pas pour autant. Les combats font rage. Les images abondent, professionnels et amateurs mêlent leurs regards et contraignent la communauté internationale à prendre des mesures qui iront jusqu’à l’intervention militaire. On connaît la suite. Sang et joie mêlés.
On pourrait croire que la révolution libyenne s’est limitée à la ligne de front. Ce serait ignorer l’essentiel, cette extraordinaire lame de fond citoyenne, partie de la ville de Benghazi et qui a tout balayé. C’est à ces combattants aux mains nues, fondateurs de web tv, musiciens underground, femmes de disparus, emprisonnés récemment libérés, avocat ou psychologue que ce film s’attache au quotidien. Ce sont eux, plus encore que la puissance des armes, qui ont eu raison du régime sanguinaire et ubuesque de la Jamahiriya. Et pour se faire, ces citoyens n’avaient aucun moyen, sauf la parole, la pensée, l’imagination. Ils ont tout inventé. Tout tenté…
D’origine colombienne, Natalia OROZCO a effectué des études de Sciences Politiques et d’Aide humanitaire en France. Pendant onze ans, elle a été correspondante à Paris et à Washington pour les médias latino-américains (Univision, NTN24, RCN TV, TELEAMAZONAS, CADENA SER).
Elle a régulièrement collaboré avec Radio France Internationale.
Natalia a obtenu deux fois le prix Simon Bolivar: en 2010, pour son reportage « Guantanamo, jusqu’à quand ? », une incursion dans la prison américaine basée à Cuba et une enquête autour du débat sur son éventuelle fermeture, constamment repoussée; et en octobre 2011, pour sa couverture du conflit libyen de Benghazi à Tripoli en passant par la ligne de front.
Son dernier reportage, « Les Roms : citoyens sans patrie ? » porte un regard critique sur la façon dont la France et l’Europe font face au défi d’intégrer cette minorité.