de Hervé PERNOT
52 minutes, 2017
Sous forme de lettre audiovisuelle adressée à Virginie, l’une de ses filles, Hervé Pernot raconte comment il a découvert l’Espagne dans les années 1960 et comment il lui est resté fidèle.
Ainsi, c’est tout un pan de l’histoire espagnole qui est appréhendé de façon subjective : le franquisme finissant, les souvenirs de la Guerre civile, l’invasion touristique, la transition démocratique, la crise économique de 2008, l’émergence de forces nouvelles comme Podemos, la crise catalane …
Ainsi, ce sont de nombreux aspects de la culture espagnole qui sont évoqués de manière personnelle : la légende du Cid, les peintures de Velasquez, de Goya, les romans picaresques, les films de Luis Bunuel, la tauromachie, la musique andalouse, la Movida …
« Vision d’Espagne » est constitué d’images d’archives tournées par le réalisateur depuis 1963 et de séquences filmées aujourd’hui où le cinéaste confronte, sans arrêt, son point de vue à celui d’autres hispanistes comme Jean-Claude Carrière, Marie-Claude Dana ou Francesc Queixalos.
Né en 1948, Hervé PERNOT utilise une caméra à partir de 1965. Dès ses premiers films, « España Puta » (1967), « Sortir » (1968), « Rentrer » (1969), il désire capter le monde en marche et se place résolument dans la mouvance du cinéma « engagé ». Cet engagement s’accompagne d’une volonté de renouveler le langage des films dits militants.
Il est un des précurseurs du documentaire fiction : « Imposture » (1971), « Moritura » (1976). Il s’agit d’inclure dans un documentaire des passages allégoriques, des saynètes ou des séquences de reconstitutions qui se présentent comme telles et qui permettent de relativiser le rapport entre le cinéma documentaire et le réel.
Cette recherche l’a amené à s’intéresser plus particulièrement aux films documentaires se rapportant à l’histoire. Il a conçu plusieurs séries coproduites par le CNDP et France 5 : « Parcours d’histoire », « Imageries d’histoire », « Grandes Places d’histoire » qui font revivre un passé antérieur à l’invention du cinéma.
Ses sujets de prédilection se rapportent à l’Espagne et à la tauromachie, à l’Asie du Sud-Est, au XVIIIe siècle, à la Révolution française. Il aime s’attacher à des destins individuels confrontés à la grande histoire.