de Sebastiano SALLUSTIO
59 minutes, 2017
On n’y raconte pas une véritable histoire.
Ce n’est pas celle de Maria, une dame âgée au caractère fort et volitif, désireuse en jeunesse de faire la modiste, qui se recycle continuellement dans d’autres travaux. C’est d’elle que part notre voyage, au cours de l’hiver 2003-2004, alors qu’elle brodait le trousseau pour sa petite-fille Diana.
Ce n’est pas l’histoire de sa fille Rosaria ni celle de son gendre Mimino, maîtres, attentifs et sensibles aux fragilités, se consacrant aux soins des personnes et du monde qui les entoure.
Ce n’est pas l’histoire de San Michele Salentino, village des environs de Brindisi, où, pour les plus jeunes, il est difficile de ne pas penser à devoir s’en aller.
Il s’agit peut-être d’une fresque de tout cela et d’un Sud résiliant qui ne se plaint pas : une géographie de lieux et de multiples états d’âme qui se teignent de joie et d’espoir, symboliquement représentés par les petites roses brodées par Maria et réalisées telles qu’elle en rêve la nuit.
Sebastiano SALLUSTIO est né à Molfetta, en Italie, en 1969.
Il organise et promeut (1993-1999) des manifestations de théâtre, musique et danse sur la contamination entre genres d’expressions et cultures différentes, car, pour lui, l’art est synonyme d’action sociale.
Il interrompt ses études en géologie, mais continue cependant sa formation et s’intéresse au cinéma documentaire pour témoigner et conserver les histoires de personnes et de lieux, notamment dans sa terre d’origine, où il a choisi de vivre et de s’enraciner : les Pouilles. Ainsi, il regarde d’un point périphérique, tel qu’est le sud de l’Italie, les choses de la vie quotidienne qui sont sur le point de disparaître et dont on peut, peut-être, encore prendre conscience pour s’orienter dans le présent et décider. Le quotidien, l’apparente banalité du quotidien, c’est ce qu’il écoute dans les histoires des personnes et qu’il tente de raconter dans son travail de documentariste, pour en recueillir leurs états d’âme, plus que leurs histoires.
