de Anne POIRET
60 minutes, 2017
De Genève à New York en passant par Damas et Moscou, Anne Poiret propose une plongée inédite – grâce à un accès jamais accordé auparavant – au cœur de la bataille diplomatique la plus intense du jeune XXIe siècle. Durant les mois qui ont précédé la chute d’Alep, la documentariste s’est tenue au plus près de Staffan de Mistura, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, et à ce titre, représentant symbolique de la « communauté internationale ». Si son film dévoile les coulisses du bras de fer qui a opposé la Russie aux Occidentaux en Syrie, il souligne avant tout l’impuissance de l’ONU.
Après les bombardements sauvages du régime et de son allié russe pour reprendre le contrôle de la deuxième ville de Syrie, l’ampleur de la crise humanitaire, les accusations de crimes de guerre commis au nom de la lutte contre le terrorisme sont devenus le symbole d’une mission impossible : celle des Nations unies. La victoire de Bachar el-Assad à Alep, les pourparlers d’Astana fin janvier, la reprise des négociations sous l’égide de l’ONU à Genève (prévus le 23 février) ont consacré la vision russe d’une résolution du conflit en Syrie. Même si un accord aboutissait cette fois, il se ferait au détriment d’une des valeurs essentielles des Nations unies : le droit humanitaire.
Réalisatrice et journaliste française d’investigation, Anne POIRET a gagné en 2007 le plus prestigieux trophée pour le journalisme en France : le Prix Albert-Londres, pour son film tourné au Sri Lanka « Muttur : un crime contre l’humanitaire » (France 5).
Elle réalise depuis 15 ans des documentaires : « Bienvenue au Réfugistan », « Libye : l’impossible Etat-Nation », « Soudan du Sud : Fabrique d’un Etat » (ARTE), « Namibie : le génocide du IIIème Reich » (France 5) et collabore à différents magazines d’information : Envoyé Spécial, ARTE Reportage…
Au Moyen-Orient, en Afrique ou en Asie, elle s’intéresse particulièrement aux zones grises des après-guerres.