72 minutes, 2017
Réalisation : Manon LOIZEAU (France)
co-écrit avec Annick COJEAN
Production : Magnéto Presse,
avec la participation de France Télévisions (France)
C’est une plainte. Une plainte étouffée, mais assourdissante. Un cri silencieux dont les soubresauts déchirent les murs des prisons, des sous-sols, des antichambres de la mort. C’est le cri des femmes syriennes violées depuis six ans dans les geôles de Bachar al-Assad. Un crime organisé, réfléchi, car il est fondé sur l’un des tabous les mieux ancrés dans la société traditionnelle syrienne et il joue sur le silence des victimes, convaincues de risquer le rejet par leur propre famille, voire une condamnation à mort. Le viol comme arme de guerre en Syrie est aussi le crime le plus tu. C’est un moyen pour détruire non seulement la femme et son identité, mais aussi pour briser sa famille, son clan, et toute forme de résistance.
Comment en Syrie le corps de la femme est-il devenu territoire de guerre ? C’est la question que soulève ce film en donnant la parole à des femmes jusque-là emmurées dans la honte et le silence.
Manon LOIZEAU a travaillé comme journaliste pendant 8 ans en Russie, de 1994 à 2002, pour la BBC, Le Monde et pour Capa. Elle a commencé à réaliser des documentaires en 1997 à Moscou pour France 2, Arte, Canal +, ayant principalement pour sujet les droits de l’homme, des endroits interdits, ou des pays interdits tels que la Tchétchénie où elle a travaillé pendant plus de 10 ans. Après la Russie, elle a réalisé plusieurs films en Afghanistan, en Inde et au Pakistan.
Ces dernières années, elle a réalisé des films essayant de raconter l’espoir et le désespoir de l’Iran. Au fil des ans, elle a été animée par l’idée de raconter des histoires inédites, de faire entendre des voix que l’on interdit de parler – en Syrie, au Yémen et à nouveau en Tchétchénie.