de Enrico MASI
81 minutes, 2018
Pepsi est une personne en permanente transition, qui recherche une stabilité professionnelle, en tant qu’aide-soignante. Ancien membre du Front Moro Islamique de Libération d’une île située au sud des Philippines, elle s’est enfuie pour travailler pendant plus de dix ans comme infirmière en Libye, sous le régime de Kadhafi. À cause des discriminations sexuelles, elle a dû suivre le flux de réfugiés.
En demandeur d’asile, elle a fait face aux institutions européennes et à Bologne, en Italie, elle a finalement obtenu une reconnaissance de son statut pour la première fois.
Son voyage a continué vers la France, en passant par le Pas de la Mort à Vintimille. Elle rallie Paris, où elle se crée une nouvelle identité, et trouve du travail clandestin comme masseuse, tout en logeant dans des espaces réduits avec d’autres réfugiés du monde entier.
Son récit hors champ s’apparente à une parabole d’une époque post-coloniale, où les paysages de l’Europe se confrontent à son histoire personnelle. Son errance fait écho au mythe de la princesse Europe, selon lequel une jeune femme fut capturée et séduite par Jupiter – sous l’apparence d’un taureau, qui l’emporta sur une île de la Méditerranée, là où la princesse aurait donné son nom au continent.
Né en 1983, Enrico MASI est un réalisateur, musicien et chercheur italien qui se concentre sur les questions postmodernes des grands déplacements de populations.
Il est titulaire d’un doctorat en Sciences pédagogiques obtenu à l’Université de Bologne avec une thèse sur l’impact des grands rassemblements internationaux dans les métropoles de Londre et Rio de Janeiro.
En 2004 il fonde Caucaso, une société de production cinématographique, qui produit des films tant dans les domaines de la fiction que du documentaire.
En 2012, son premier long-métrage, « The Golden Temple », centré sur les mutations du quartier de Londres lors de l’aménagement des Jeux Olympiques, fut présenté à la Mostra de Venise au sein des Journées des Auteurs.
Très actif sur les questions de « Résistance Vivante » et sur les problèmes « Postmodernes » depuis 2008, il est récompensé et soutenu par des bourses scientifiques, et travaille régulièrement avec les Universités de Humboldt, de Bologne et de Milan, ainsi qu’avec l’École Polytechnique de Turin.
Son travail plus récent, « Shelter », est le dernier chapitre d’une trilogie. Il s’agit d’une œuvre transmediale qui sera une monographie académique en collaboration avec le Département de Sociologie de l’Université de Bologne et a été développé entant que documentaire audio pour RADIO 3.
