de Sonia CANTALAPIEDRA
60 minutes, 2016
En France, 45 000 des 70 000 malades mentaux internés sont morts dans les asiles psychiatriques français pendant la Seconde guerre mondiale. Mais pas à Saint-Alban. Tout part de la rencontre en Lozère — dans un château médiéval devenu hôpital psychiatrique en 1821 — de quatre jeunes psychiatres : Paul Balvet, François Tosquelles, Lucien Bonnafé et André Chaurand. Ils ont caché ceux que l’ordre en place menaçait, résistants et juifs, ont lutté contre la faim et l’oppression nazie. Plus encore, ils ont brisé les barreaux de l’asile, se sont engagés dans une tentative de libération intellectuelle et humaine. Ils ont interrogé les liens entre psychiatrie et politique, aliénation sociale et aliénation individuelle pour repenser la folie dans la conscience de sa pleine humanité. Leur histoire est celle d’une pensée mise en acte qui a inspiré Frantz Fanon et Jean Oury, et qui inspire encore de nouvelles générations de psychiatres, confrontés à de nouvelles formes d’entraves.
Sonia CANTALAPIEDRA est née en 1959.
Auteur et réalisatrice, elle a à son actif plusieurs œuvres documentaires, parmi lesquelles « Dédale », portraits de la misère en France et images de l’insertion ; « Assemblages », essai sur l’art contemporain à travers l’oeuvre de la sculpteure Marie Schuch ; « L’Ombre du Minotaure », sur la Grande Borne de Grigny, regard sur l’enfermement ; « Émile Aillaud, un rêve et des hommes », portrait de l’architecte, sa pensée et ses oeuvres ; « 1001 migrations », essai vidéo autour des travaux du sociologue Abdelmalek Sayad ; « Paul Chemetov, un architecte sur le vif » ; « Raul Dufy, arpenteur de lumière »…
