de Rémi LAINÉ
58 minutes, 2015
Prisonniers du FLN pendant la guerre d’Algérie (1954-1962), quelques centaines de Français, civils et militaires, ont passé des semaines, des mois, voire des années entre les mains de l’adversaire.
Pour les gouvernements français, s’agissant tout juste de rétablir l’ordre, il n’était pas question de voir dans les « événements d’Algérie » une guerre. Les soldats en captivité étaient donc considérés comme « disparus ».
Pour les combattants algériens, au contraire, il s’agissait de s’appuyer sur les conventions de Genève concernant les prisonniers de guerre pour se faire reconnaître par la communauté internationale comme un Etat en gestation.
Oubliés de l’Histoire, les prisonniers du FLN sont restés dans l’ombre. Les anciens prisonniers qui ont survécu à l’épreuve (beaucoup d’entre eux sont morts lors de leur détention dans les maquis) n’ont que très peu parlé. Ils avaient vingt ans. Ils n’ont rien oublié. Ni la soumission, ni la faim, ni le froid, ni la peur, ni l’adversaire qu’ils ont eu tout le temps d’observer.
Leur épreuve, révélée par la longue enquête de l’historienne Raphaëlle Branche et du réalisateur Rémi Lainé, permet d’approcher d’une façon inédite et singulière ce que fut la guerre d’indépendance algérienne.
D’abord spécialiste des faits-divers pour la presse écrite, Rémi LAINÉ, reporter et réalisateur indépendant a fait ses premières armes au début des années 1990 à la télévision aux côtés du cinéaste Daniel Karlin, spécialiste des grandes sagas documentaires sur les questions de société (« L’Amour en France », « Justice en France », « Du côté de chez Nous », « Les Raisins de la Colère »).
Depuis une quinzaine d’années, il alterne des productions intimistes (« Vingt ans le bel âge », « Nés séropositifs », « Moustaki comme Ulysse »), une approche singulière de dossiers retentissants (« Outreau notre histoire », « Prisonniers français du FLN ») et des films tournés vers l’international (« Khmers rouges : une simple question de justice », « Global Gay » sur les droits des homosexuels dans le monde, « SIDA » sur la piste africaine sur les origines du VIH). Par ailleurs, Rémi LAINÉ est très impliqué dans la défense collective des auteurs et est actuellement vice-président de la SCAM.