de Paul FILIPPI
52 minutes, 2013
« Des Corses punissent des femmes qui ont trahi ». C’est sous ce titre que le 17 juillet 1944, le journal américain Life publie 7 photos et un court article relatant la tonte et la dénudation de 3 femmes dans la région d’Ajaccio. Il leur est reproché d’avoir entretenu des relations intimes avec les occupants italiens.
Hormis quelques échos lointains, les tontes de femmes sont considérées comme étrangères aux « pratiques » de la société insulaire. Tant et si bien, que leur évocation tient du tabou, du sujet dérangeant que l’on préfère taire, quitte à le faire disparaître purement et simplement des récits et des mémoires. En enquêtant sur cette série de photographies et sur leur scénographie brutale, « Par un après-midi d’octobre » tente de réveiller la mémoire embrumée de ce passé honteux, de cette tâche dans la geste héroïque de la résistance et de la Libération de la Corse.
Paul FILIPPI est né en 1966 à Ajaccio (Corse du Sud).
Après un bac littéraire, il suit des études de droit, lettres modernes et communication à l’Université de Corse. En 1993, il intègre l’équipe du magazine en langue corse « Da Quì » puis « Ghjenti » dont il assure la responsabilité éditoriale de 2002 à 2011. Il réalise plusieurs documentaires de 52′ : « L’alivu » consacré à l’équipe de l’unité d’oncologie d’un hôpital public, « Da quì è da quandi » consacré à l’acteur réalisateur marocain Rachid El Ouali, « Ziteddi di 43 » sur les souvenirs d’enfants de la guerre en Corse, « Via Crucis », mise en image d’un spectacle de rue consacré à la « Passion » du Christ, « I Pelegrini », film sur un pèlerinage corse à Lourdes, « L’Animali » sur le parcours d’un criminel condamné à mort au XIXème siècle en Corse.