de Marc SCIALOM
105 minutes, 2011
A Marseille, un vieux réalisateur juif, immigré d’Afrique du Nord, repense à l’un de ses films resté inachevé et que son équipe de tournage, elle-même composée d’exilés d’origines diverses, le presse d’achever. Ce film, au départ, devait porter sur les relations ambiguës entre Musulmans et Juifs de Marseille, vues à travers une fiction présentant deux personnages-types, une Tunisienne juive et un Marocain musulman, l’un et l’autre fortement liés à leurs appartenances respectives.
Mais un événement nouveau vient de se produire : toute l’équipe de tournage est sous le choc de la mort récente de Mohamed, le jeune assistant du réalisateur, et cette mort projette sur le film à finir une lumière particulière. Car Mohamed, après avoir milité pour les sans-papiers, avait poussé son refus des appartenances jusqu’à l’extrême : il avait déchiré ses propres papiers, était devenu un « sans-papiers volontaire », s’était voulu citoyen du monde, se préparait à d’incessants voyages.
Ebranlé par les critiques de ses collaborateurs, le vieux réalisateur renoncera peu à peu à son film, cependant que l’équipe désœuvrée commencera d’imaginer, sur le thème de l’exil en général, un second film où paraîtrait un exilé mythique, à mi-chemin du Juif errant et d’Ulysse.
Marc SCIALOM est un réalisateur français à qui l’on doit notamment le drame « Lettre à la prison », réalisé en 1970. Ce film inédit a été exhumé et projeté pour la première fois en 2009, soit… 40 ans après sa création !
Juif Italien, né à Tunis en 1934, Marc SCIALOM est aujourd’hui retraité. Après avoir tenté de réaliser quelques films, il se lance dans l’enseignement. En 1984, il obtiendra un Doctorat d’État et sera chargé de cours à la Sorbonne puis maître de conférences d’Italien à l’Université de Saint-Etienne. Il est écrivain, cinéaste et enseignant.
Entre autre travaux universitaires, il rédige une traduction de « La Divine Comédie » (publiée par Le Livre de Poche). Aujourd’hui il se consacre à l’écriture.