MON AMI, MON DOUBLE

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Mon ami, mon doublede Ali MOUZAOUI

65 minutes, 2019

 

 

 

« Mon ami, mon double » est un documentaire consacré à Abderrahmane Bouguermouh, cinéaste et romancier algérien.
Dès l’enfance, le petit montagnard, abreuvé aux valeurs ancestrales, découvre l’école française dans la ville de Sétif où se mêlent Kabyles, Arabes, Juifs et Pieds Noirs.
Très tôt, Abderrahmane, fils d’instituteur, sera marqué par une éducation nationaliste.
Le drame du 8 mai 1945 vient le conforter dans son adhésion aux nobles causes. Sa voix comme la voix de Kateb Yacine, n’est qu’un sanglot répercutant les hurlements des fantômes hantant des rêves de jeunesse. À Sétif, la faim, la misère et le deuil gomment le rire des enfances malmenées.
Les mêmes fantômes vont jalonner l’œuvre d’Abderrahmane, jeune cinéaste fraîchement sorti de l’HIDEC (Institut des Hautes Études Cinématographiques). « Comme une âme », « La grive » nous ramènent à la nauséeuse atmosphère de la guerre.
Après l’engourdissement des blessures, Abderrahmane entame le film « Les oiseaux de l’été » pour le compte de la télévision algérienne. « Les oiseaux de l’été », comme l’annonce d’emblée le titre, est une vision poétique sur l’émigration algérienne.
Suivra « Kahla ou Beida », hommage de fidélité et de tendresse à Sétif.
Il y a tant et tant de films à faire, de poésie à porter à l’écran. « Cri de pierre » est un film oppressif qui pose la question d’identité.
Abderrahmane entame « La colline oubliée » d’après le célèbre roman de Mouloud Mammeri. Le défi n’est pas aisé en cette période qui voit la reconnaissance de la culture amazigh dans sa dimension identitaire nationale.
Le pari est gagné au prix des infarctus. Sans consommer le temps imparti pour la convalescence, Abderrahmane est sur tous les pics du Djurdjura. Il se dresse contre les orages pour éclairer durant 90 minutes les écrans d’une lumière d’argent. Le film apaise le sommeil de Mammeri, infatigable chantre de la culture amazighe.
Si, autrefois, Abderrahmane a su confédérer de belles et diverses amitiés, aujourd’hui, il s’est retranché dans un ermitage forcé et se livre à une plume confidente, aiguisée et précise.
Son roman « Anza » résonne dans la tête d’un homme qui ne trouve d’exutoire que dans une activité de romancier talentueux. C’est ainsi que nous nous rendons auprès d’un homme mature et paisible avec l’intention de l’écouter. Avec lui, nous abordons différentes questions qui préoccupent l’Homme dans toute son universalité. Sans retenue ni tabou, sans haine ni chauvinisme, il déploie devant nous sa vision sur l’identité et la culture.
L’esprit incisif et limpide, il nous livre sa perception de l’amitié avec des souvenirs vivants, nous parle d’amour, de solitude… En homme de réflexion, en libre penseur, il évoque les thèmes du temps, de l’absence, de la mort…

 

Né en Kabylie en 1954, Ali MOUZAOUI est réalisateur et écrivain.
Après une formation d’assistant réalisateur et de metteur en scène, de 1980 à 1987 il a travaillé comme réalisateur à la télévision algérienne et ensuite, de 1987 à 1995, à l’E.N.P.A., l’Entreprise de production audiovisuelle algérienne.
Depuis 1995, il est réalisateur indépendant. En 2009, il a créé la société de production et distribution Citel Images.
Il a à son actif plusieurs documentaires, parmi lesquels : « Je suis Chrétien », « Ahellil du Gourara », « Le bijou des Ath-Yanni », « Sur les ailes du vent », « Mouloud Feraoun »..
Son long-métrage de fiction « Mimezrane, la fille aux tresses » a reçu de nombreuses récompenses.

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