de Ouahib MORTADA
41 minutes, 2020
Au Maroc, sur les hauts plateaux de l’oriental au milieu des montagnes des Beni Yaala, au centre de cette cuvette se trouve Jerada. C’est drôle le nom de cette ville. Jerada… qui porte le nom d’un insecte prédateur !
Cette cité minière est née pendant le protectorat français. Dans les années 1980 la mine produisait plus de 800 miles tonnes par an de pur anthracite. L’usine thermique alimentait le tiers des besoins électrique du pays. Ses sièges d’exploitation ont été abandonnés et ses équipements liquidés.
Cela fait vingt ans que la mine est définitivement fermée, les mineurs continuent à creuser avec leurs mains, en grinçant les dents. Leurs peaux qui se déchirent, ils ne pleurent pas, ils crient : « la mort au lieu de l’humiliation ! ».
Après la liquidation des charbonnages, la malédiction du charbon a frappé dure les habitants de cette cité ouvrière. « Les Mineurs ne peuvent être que mineurs », cette rumeur a fait son chemin. Les enfants des mineurs à leur tour sont devenus mineurs à double titre.
Né au Maroc, Ouahib MORTADA obtient d’abord un diplôme de technicien en Génie civil et rural, qu’il complète par un DEUG en Sciences Humaines. Il commence par travailler dans la fonction publique marocaine. Venu en France en 1991, il s’implique rapidement dans les mouvements des luttes (Droit Au Logement à Paris, et intègre des réseaux militants à Marseille). Il pratique le journalisme, anime plusieurs émissions sur des radios locales et, par le théâtre, s’engage dans plusieurs compagnies de théâtre amateur.
Il s’oriente ensuite vers le cinéma, obtient une Licence en Médiation Culturelle, devient membre actif des associations Socioculturelles et de proximité, puis s’engage dans l’écriture de recherche avec Le SACRE, et Film flamme. Avec la création de Numéro Zéro à Marseille, il travaille avec un collectif d’amis cinéastes au soutien de films et démarches artistiques qui ne trouvent pas facilement, ou pas du tout, les moyens de leur réalisation dans le contexte de la production industrielle. Avant de parachever sa formation aux
Techniques des métiers de l’image et du son.
