de Emmanuel GRAFF
80 minutes, 2022
En Lorraine, les ouvriers sont venus travailler depuis la Pologne, l’Italie, l’Algérie, etc.
Mais on a posé sur eux la plupart du temps un regard mitigé, estimant ailleurs que ce monde était soit soumis soit en perpétuelle révolte. La réalité était plus complexe.
Maintenant que la plupart des usines et des mines ont fermé, on commence à entrevoir qu’ils avaient une forme d’autonomie, de liberté, qu’ils s’accordaient en détournant les règles, en volant du matériel, en fabricant des objets, par toutes sortes d’arrangements avec les hiérarchies.
« L’Usine secrète » rompt le consensus sur un monde soumis qui devait soit obéir soit se rebeller: un film festif et original qui aborde pour la première fois en France un sujet méconnu.
Né en Alsace en 1965, Emmanuel GRAFF débute le documentaire par hasard en filmant en 1991 la fermeture d’une usine sidérurgique en Moselle avec une équipe de tournage lausannoise.
Ensuite il enchaine deux autres documentaires sur la richesse de la culture ouvrière française et ses origines notamment nord africaines. Suivent deux documentaires tournés en Ukraine, et un tour de France lors de la campagne des présidentielles 2017.
« L’Usine secrète » devrait être son dernier film, tourné dans le cadre d’Esch capitale européenne de la culture, dans lequel il revient à ses thèmes favoris: l’interculturel et le monde du travail, avec une méthode de tournage où l’empathie et le respect dominent.