de Tülin ÖZDEMIR
98 minutes, 2019
A 9 ans, Tuncay est arrachée à l’insouciance de son enfance au village en Anatolie. Sa grande soeur, ma mère, vit et travaille en Belgique. Elle souhaite avoir sa petite soeur auprès d’elle pour s’occuper de nous, les enfants. Puis, à peine adolescente, un mariage arrangé la propulse brusquement dans les méandres de la vie. Une grossesse précoce et la soumission à une vie qu’elle n’a pas eu le temps de penser, se heurtent brutalement à ses rêves. Et, tout implose. Tuncay est précipitée dans une survie qui dure encore aujourd’hui.
Un parcours marqué par trois femmes, sa mère, sa grande soeur et sa fille. Un film portrait traversé par quatre générations et une géographie allant des steppes d’Anatolie en passant par Bruxelles, Gand, jusqu’à l’autre bout de la Terre où Pinar, sa fille, est en marche vers une nouvelle femme. Entre ici et là-bas, ma tante Tuncay est le noeud dans un tissu de femmes. C’est un portrait miroir qui reflète l’histoire de toutes les autres.
Diplômée de la Haute École d’Art de Saint-Luc à Bruxelles, Tülin ÖZDEMIR a travaillé plusieurs années en tant qu’indépendante en architecture d’intérieur avant de passer les examens d’entrée pour l’INSAS Institut National Supérieur des Arts du Spectacle. Après deux ans dans la section réalisation, elle a suivi un programme du S.I.C. (Sound Image Culture), un master en documentaire de création et anthropologie visuelle. Elle y a réalisé son premier court-métrage documentaire, « Notre Mariage », sur le mariage précoce. « Au-delà de l’ Ararat », son premier moyen-métrage, est une continuation de ce premier travail, la quête identitaire et la mémoire à travers le récit des femmes d’Anatolie (Turques, Kurdes et Arméniennes).
En 2011, avec Anne Ransquin, une amie photographe, elles ont sillonné les Balkans pour réaliser un projet d’installation film/photo « Clivovich vs Kebabtje ».
Son court-métrage documentaire « Rendez-vous sur le quai » a été réalisé dans le cadre d’une exposition pour la Fondation de l’Architecture de la ville de Bruxelles.
Comme réponse à la question « Et la femme dans la ville ? » elle a a réalisé une balade sur péniche, au rythme de l’eau qui est un des rares éléments féminins dans l’espace publique où la violence envers le corps de la femme est omniprésente.
Actuellement, elle suit le Master en Écriture et Analyse Cinématographique à l’Université Libre de Bruxelles.