de Eric DE LAVARENE,
Nadia BLETRY et
Claire WILLIOT
16 minutes, 2019
Début 2018, le gouvernement a lancé une gigantesque campagne de dépistage de l’hépatite C sur tout le territoire. Objectif : dépister et soigner une population parmi les plus atteintes au monde. Des centaines de centres de traitement ouvrent dans tout le pays.
L’État égyptien avait quelque chose à se faire pardonner : dans les années 1960, la bilharziose, une maladie due à un parasite présent dans le Nil, se répand à travers tout le pays. Les autorités, en pleine euphorie nassérienne, se lancent dans une campagne de vaccination sans précèdent : on pique à la chaîne… sans stérilisation. Le taux de bilharziose s’effondre, mais la campagne génère sans qu’on le sache l’un des plus gros scandales sanitaires contemporains : près de 20% des Égyptiens, parfois même jusqu’à 50% dans les villages du delta du Nil, ont été contaminés. L’hépatite C est un virus dangereux, car la maladie peut rester silencieuse pendant des décennies et soudainement dégénérer en cirrhose ou en cancer.
Début 2020, plus de 40 millions d’Égyptiens auraient été testés et les autorités sanitaires annoncent avoir déjà traité plus de 4 millions de personnes contre l’hépatite C.
Si le combat est bien engagé, il n’est pas gagné d’avance. Il reste encore, sur la route de l’éradication, de nombreux obstacles pour faire oublier cette contamination à l’échelle d’une population entière.
L’OMS estime qu’il faudra 10 à 15 ans à l’Égypte pour faire tomber le taux d’hépatite C à 2% de la population.
Après avoir travaillé comme correspondant pendant dix ans en Afghanistan et au Pakistan, Eric DE LAVARENE travaille en Égypte depuis 2015 comme correspondant de France 24. Il a réalisé plusieurs grands reportages et documentaires : « Libye, dans les prisons de haute sécurité » (Arte reportage, 2020), « Centrafrique, seigneurs de guerre et diamants de sang » (M6, 2019), « L’Égypte en guerre contre l’hépatite C » (2019), « Benghazi, vitrine de l’Est libyen » (France 24, 2018), « Les idéaux de la place Tahrir à l’épreuve de la répression » (France 24, 2018), « Au Caire, les enfants des rues livrés à eux-mêmes » (France 24, 2017), « Égypte, droits de l’homme en danger » (Arte Reportage, 2016), « Pakistan : invisibles au pays des purs » (Public Sénat, 2015), « Afghanistan, le prix de la vengeance » (France 3, Étoile de la Scam 2013), « Hazaribagh, cuir toxique » (Arte, Public Sénat, Prix jeunes Figra 2013).
Après avoir travaillé comme correspondante pendant dix ans en Afghanistan et au Pakistan, Nadia BLETRY travaille en Égypte depuis 2015 comme correspondante de France 24 et RFI. Elle a réalisé plusieurs grands reportages et documentaires : « L’Égypte en guerre contre l’hépatite C » (2019), « Les idéaux de la place Tahrir à l’épreuve de la répression » (France 24, 2018), « Au Caire, les enfants des rues livrés à eux-mêmes » (France 24, 2017), « Égypte, droits de l’homme en danger » (Arte Reportage, 2016), « Poulet morgue » (Public Sénat, 2014) « Afghanistan, le prix de la vengeance » (France 3, Étoile de la Scam 2013). Elle réalise également régulièrement de nombreux grands reportages pour RFI.
Claire WILLIOT est arrivée en Égypte en 2014. Elle a appris l’arabe pendant un an, avant de devenir la correspondante d’I-Télé. Puis, à partir de 2016, elle rejoint le bureau Solas Films au Caire comme correspondante de France 24. Elle a co-réalisé plusieurs reportages pour la chaîne : « L’Égypte en guerre contre l’hépatite C » (2019), « Les idéaux de la place Tahrir à l’épreuve de la répression » (2018), « Au Caire, les enfants des rues livrés à eux-mêmes » (2017).