LE PARADIS AU CABANON

ANNÈE DE PARTICIPATION AU PriMed :
CATEGORIE D'INSCRIPTION :

 

de Gilles ROF

52 minutes, 2010

 

Mais qu’est-ce qui fait la spécificité du peuple des calanques, ces cabanonniers qui alimentent envie et fantasme ?
Une même histoire, d’abord. Celle des parents et surtout des grands-parents, qui, à une époque où la seule route qui menait aux calanques était un sentier d’âne, ont décidé de « s’offrir » une résidence secondaire entre ciel et terre. Un bout de paradis sur un sol aride, laissé à disposition par quelques riches propriétaires arrangeants ou « emprunté » à un Etat totalement indifférent.
La plupart venait des quartiers sud de Marseille, Mazargues, Les Goudes, et souvent leurs descendants y habitent encore. D’autres arrivaient de plus loin mais n’ont pas tardé à devenir des calanquais à part entière. Ces hommes et ces femmes étaient généralement d’origine populaire, ravis de s’offrir une échappatoire à la vie en ville à bon compte. Des pêcheurs, des maçons, des ouvriers auxquels pouvaient se mêler un avocat, un médecin, un maître des écoles… Des « élites », qui, dès qu’ils déposaient leur sac dans la calanque, se coulaient dans le moule et gommaient leurs différences.
Habitat précaire, sans eau ni tout à l’égout, le cabanon a longtemps été le trésor du peuple, l’endroit secret où l’on passait, en famille ou entre amis, le week-end ou les vacances. Chaque bout de tôle, chaque meuble draine des souvenirs héréditaires. Qui a amené ce lit là ? A quel prix cette armoire a-t-elle franchi le col de Sormiou ?
Quand on détaille les habitations, les anecdotes remontent, irrésistibles, émouvantes. Elles dressent le portrait d’un temps de pionniers qui courent du début du XXe siècle aux lendemains, désargentés, de la seconde guerre mondiale…

 

 

S’il a longtemps arpenté au pas de course les chemins de l’actualité, pour la radio et la presse écrite, Gilles ROF a décidé, il y a quelques années, de changer de rythme. Pour prendre le temps d’aller plus loin dans ce qui l’intéresse vraiment : l’humain. Depuis Marseille, où il vit, il collabore avec de grands journaux nationaux sur des sujets magazines, écrit des livres, et se concentre surtout sur le documentaire TV.
Auteur et coréalisateur, il a d’abord exploré un élément de la mythologie locale, l’OM, pour le film « A Jamais les Premiers ». Il a ensuite tourné le documentaire « L’Affaire Santos » suivi par le tout dernier « Le Paradis au Cabanon ».

Lien Permanent pour cet article : https://cmca-med.org/film/le-paradis-au-cabanon/