de Amira LOUADAH
46 minutes, 2021
Des sonorités qui s’harmonisent ou se déchirent : algérien, kabyle, français, arabe, tamazight, anglais.
Une famille, celle de la réalisatrice, se pose la question de la transmission des langues dans le contexte de l’Algérie post-indépendance et contemporaine. Un espace intime qui se délite pour accueillir par saynètes des histoires d’autres algériens croisés dans la rue ou par son intermède : Hadj Mourad Sahmoune, l’imam un peu hipster de Ketchaoua, Hossam Ferhate, le vendeur à la sauvette qui rêve de l’Europe, Mekkia Benaama, la professeure d’université qui prépare la révolution de la langue algérienne…
À travers leurs perceptions multiples et contradictoires, un paysage linguistique se tisse, révélant des enjeux sociétaux autour des dominations sociales, des identités et de l’histoire dont l’histoire coloniale.
Amira LOUADAH est née à Alger en 1996. De 2014 à 2021, elle étudie par la pratique le design et les arts visuels, développant un engouement pour la mise en scène et la narration. Son parcours est jalonné de séjours fondateurs notamment à Chang Maï en Thaïlande et à New-York aux Etats-Unis où elle réalise ses premières captations de terrain. Elle y collecte et déploie ses perceptions dans une démarche empirique et expérimentale. En 2017, elle réalise son premier court-métrage de fiction, en partenariat avec le CNRS : « Un dîner non-newtonien », qui remporte le premier prix du festival scientifique d’ASAA à New-York, et est sélectionné en compétition officielle au Festival Châlon Tout-court, et projeté lors de la Biennale de Saint-Etienne et de l’exposition Quai des savoirs à Toulouse. En 2020, son film documentaire » La grosse moula et les méchants » est sélectionné en compétition officielle par plusieurs festivals internationaux. En 2021, elle participe au Laboratoire Documentaire d’Alger, et réalise, dans ce cadre, son court-métrage de docu-fiction : « L’Arche ».