Dalila ENNADRE
60 minutes, 2021
Sous l’ombre bienveillante de Jean Genet, enterré au Maroc, ce film est un dialogue entre les vivants et les morts, une invitation à tenir les mondes ensemble, entre sourde révolte humaniste et élégie poétique.
Une famille garde avec amour une tombe blanche, dans un cimetière avec vue sur la mer. Nous sommes à Larache, au sud de Tanger où Jean Genet a vécu les dix dernières années de sa vie.
Aujourd’hui, l’écrivain est définitivement chez lui, au milieu des siens et c’est une légende pour les habitants de la ville. Ils ne sont pas nombreux à l’avoir connu ; rares sont ceux à l’avoir lu, la plupart se le sont réinventés, chacun a son histoire à raconter sur lui. Mais tous sont d’accord sur une chose : Jon Joné les estimait, il était de leur côté. Ces personnes simples, pauvres, et pour tout dire invisibles, forment le peuple sans voix et sans avenir du Maroc. Incarnations vivantes des personnages de son œuvre, ils veillent désormais sur sa tombe.
Dalila Ennadre est née en 1966 à Casablanca. Après avoir grandi à Paris, de 1985 à 1996, elle va séjourner successivement en Guyane, en Allemagne, au Maroc et au Canada. De formation autodidacte, elle a réalisé plusieurs films documentaires sur des sujets liés à la société marocaine. Ses films ont été primés dans les festivals de cinéma documentaire à travers le monde. Elle est productrice au sein de Laya Prod jusqu’à son décès des suites d’une longue maladie pendant le montage de son dernier film en mai 2020.
Elle a réalisé les films suivants : « Du cinéma du possible » (2015), « Des murs et des hommes » (2014, sélectionné au PriMed – le Festival de la Méditerranée en images en 2014), « J’ai tant aimé » (2008), « Je voudrais vous raconter » (2005), « Fama, une héroïne, sans gloire » (2004), « La caravane de Mé Aïcha » (2002), « El batalett, femmes de la médina » (2001), « Loups du désert » (1999), « Idoles dans l’ombre » (1992) et « Par la grâce d’Allah » (1987).