de Sonia DRIDI
26 minutes, 2013
Le harcèlement sexuel empoisonne la vie des femmes égyptiennes depuis des dizaines d’années. La désinhibition de la parole à la suite de la révolution de 2011 a mis en lumière ce mal. La détérioration de la sécurité l’a aggravé.
Yasmine El Baramawy est l’une des centaines de victimes des violentes agressions sexuelles qui ont eu lieu sur la place Tahrir, épicentre de la révolution.
Début 2013, elle ose briser les tabous en racontant son drame lors d’un talk-show à la télévision égyptienne. Depuis, elle mène un combat presque quotidien pour faire prendre conscience à la société égyptienne que parmi tous ses maux, le harcèlement sexuel, parfois encouragé, trop souvent accepté, n’est pas le moindre. Comme beaucoup, elle met en cause la passivité des autorités.
Je l’ai rencontrée en février 2013, lors d’une manifestation anti-harcèlement au Caire. J’ai décidé de recueillir son témoignage et de le compléter par d’autres rencontres avec différents acteurs de la société civile pour tenter de comprendre les origines de ce fléau.
Diplômée de l’école de journalisme de Sciences-Po, Sonia DRIDI a commencé à travailler à BFM TV, à Paris. Passionnée d’actualité internationale, elle s’est très vite tournée vers France 24 où elle a travaillé deux ans avant de devenir correspondante en Egypte. Elle a candidaté pour ce poste en décembre 2010, un mois avant le déclenchement de la révolution. Elle y est arrivée en février 2011, quelques jours après la chute de l’ancien président Hosni Moubarak. Depuis, elle a couvert la grande majorité des étapes de la difficile transition démocratique en Egypte.