de Nicola FARINA
75 minutes, 2012
« Et l’on se retrouve de l’autre côté », l’histoire de deux sœurs orphelines séparées par la guerre et le rattachement de la commune italienne de Briga à la France, dans les Alpes-Maritimes en 1947.
Jacqueline raconte les derniers moments passés avec ses parents : émue, elle n’hésite pas à revivre ses souvenirs, sans ne se poser aucune question… Liliane, sa sœur « française », cherche les traces de ce passé qui hante son esprit et qu’elle ne comprend pas : pourquoi son père et sa mère ont été tués par les partisans ?
La mémoire se passe volontiers de toute analyse et se soumet sans excessive résistance au confort du quotidien, au cadre des affectes, aux visions de l’avenir…
Les politiques locaux exhument et enterrent la frontière à leur guise, mais la nouvelle rhétorique européenne ne perturbe pas le cycle de la vie dans ces montagnes oubliées, témoins silencieux des vicissitudes des humains à qui toujours elles donnent refuge.
Nicola FARINA : Je suis né en 1975 à San Remo. Après avoir travaillé pendant cinq ans dans la recherche (géographie historique, histoire locale), aujourd’hui j’expérimente la réalisation de films documentaires. Les traces que l’Histoire a laissées dans le paysage et dans la vie des personnes, sont au centre de mes intérêts. Pendant mes études en Géographie à l’Università di Genova, j’ai essayé de comprendre pourquoi à partir du XIX siècle les personnes ont quitté mon pays natal, les vallées des Alpes Ligures. Ensuite je me suis intéressé à la relation entre l’homme et la nature, en réalisant une recherche sur la disparition des grands carnivores – loup, ours, lynx – dans les Alpes Ligures et sur la figure symbolique du loup dans la littérature orale des communautés de la même région.
C’est pendant ce travail que j’ai commencé à vouloir me servir de la caméra pour trouver le ressenti des personnes à travers le dispositif filmique.
En 2005, cette nouvelle passion m’a amené à suivre le cours de réalisation de la SDAC Genova, et en 2007 j’ai repris les études à l’Université d’Aix-Marseille. Dans le cadre du Master Métiers du film documentaire j’ai réalisé « La Mine a fermé » et « La Mine des souvenirs », deux films sur les anciens mineurs du bassin charbonnier de Gardanne.
Depuis 2009 je suis réalisateur et technicien à Airelles Vidéo.