de Alberto BOUGLEUX
53 minutes, 2009
Chaque mercredi, sur la place Addis Abeba d’Alger, les mères et les proches de disparus enlevés par l’armée et la police, se réunissent pour manifester en face de la Commission Nationale pour les Droits de l’Homme. Officiellement 6.146 Algériens ont disparus durant la dernière décennie, “une guerre qui ne dit pas son nom”. Cette guerre a fait plus de 200.000 morts et des milliers de disparus. Il s’agit d’hommes, de femmes, de personnes âgées, de jeunes. Les disparus sont les victimes de la torture et des exécutions extrajudiciaires, utilisés comme moyens de répressions par les pouvoirs algériens face au mouvement d’insurrection islamiste armée. Les disparitions sont considérées aujourd’hui comme des ‘dommages collatéraux’. L’État se reconnaît ‘responsable mais pas coupable’ des disparitions.
L’indemnisation offerte aujourd’hui aux victimes est conditionnée par le renoncement à la vérité sur le sort de leurs disparus. Nassera Dutour, depuis la disparition de son fils Amine en 1997, a décidé de consacrer sa vie à la construction d’un mouvement des familles de victimes. Elle lutte aujourd’hui pour le droit à la mémoire, à la vérité et à la justice.
Alberto BOUGLEUX est né à Rome en 1976. Il a obtenu sa maîtrise en Sciences de la Communication à l’Université de Bologne et son doctorat en Sociologie à l’Université de Florence. Sélectionné au Berlinale Talent Campus (2008) et à l’European Social Documentary (2005), il a réalisé des documentaires d’art et sociaux et des projets de vidéo participative dans plusieurs pays méditerranéens (Italie, Espagne, Maroc, Tunisie) et dans les Balkans (Bosnie-Herzégovine, Serbie). Il vit et travaille à Barcelone. Ses travaux les plus récents ont été transmis par les chaînes espagnoles RTVE-2 et Televisió de Catalunya. Les plus récents documentaires réalisés sont ‘Passacaglia – Cassià Just, in memoriam’ (Espagne, 2008) et ‘Libro di Famiglia’ (Espagne-Maroc, 2007).