de Christophe COELLO
53 minutes, 2018
Jérémy, 7 ans, n’aime pas l’école car il déteste qu’on le réveille. Hier, il s’est couché à trois heures du matin. Son copain, Kinay, 9 ans, prétend savoir lire mais ajoute qu’il ne lit jamais en dehors de l’école. Il y a aussi Ornella, Déborah et Samara qui rêvent du pays gitan, le pays où elles aimeraient vivre. Il y a encore ce petit bonhomme, haut comme trois pommes, qui donne des frissons lorsqu’il se met à chanter.
Il y a des nuits où les enfants du quartier jouent sur la place, jusqu’à minuit, parfois plus tard. Et il y a des jours où la salle de classe est presque vide, désespérément vide…
Ces enfants ne manquent ni d’amour ni d’attention et les adultes du quartier reconnaissent volontiers que le rapport à l’école doit changer… Alors, pourquoi des parents attentionnés et conscients ne réveillent-ils pas leurs enfants à l’heure de les envoyer en classe ?
Nous sommes à Saint-Jacques, un quartier historique de Perpignan rongé par plus de 80% de chômage. Ses habitants, en majorité des gitans catalans, sédentarisés depuis 500 ans, vivent au quotidien la misère et les discriminations.
« Cas d’école » donne à entendre la voix des enfants de Saint-Jacques, de leurs parents, des enseignants, et interroge les motifs d’une désertion scolaire hors du commun.
Christophe COELLO connaît bien les péripéties quotidiennes de la précarité : il a partagé huit années d’aventures au cœur d’un collectif de squatteurs barcelonais et en a tiré un film explosif et drôle, « Squat, la ville est à nous ».
Ses films tournés en Amérique latine, avec son complice le réalisateur, Stéphane Goxe, témoignent de diverses situations de résistance, oubliées ou ignorées des mass médias (« Chili dans l’ombre du jaguar », « Tu n’es pas mort avec toi », « Mari Chi Weu, Retour en terre mapuche »).
En France, il a coréalisé deux films sur le rapport au travail, « Attention danger travail » et « Volem rien foutre al païs », avec Pierre Carles et Stéphane Goxe.