de Ali ESSAFI
70 minutes, 2020
Art, subjectivité, émancipation : au Maroc, à la fin des années 1960, une génération grandie avec l’indépendance cherche à inventer de nouvelles formes d’expression, en écho à la contestation ouvrière et estudiantine qui prend forme dans les villes, et aux revendications du tiers-mondisme et du Black Power. Vitrine de cette avant-garde foisonnante, entre émulation collective et désir d’expérimentation tous azimuts, la revue Souffles brasse cinéma, théâtre, arts plastiques, littérature et musique.
Ce bref âge d’or va susciter la répression impitoyable du régime de Hassan II, qui en effacera jusqu’au souvenir. Les œuvres seront interdites, puis oubliées ; leurs auteurs, au mieux réduits au silence ou à l’exil, au pire condamnés à de longues années de prison et de tortures, ou « disparus », comme le socialiste Ben Barka quelques années plus tôt.
Né au Maroc en 1963, Ali ESSAFI a étudié la psychologie en France, puis est entré dans le monde du cinéma.
Parmi ses réalisations, « Général, nous voilà ! », « La solitude des champs de betteraves », « Ouarzazate Movie » (primé au PriMed – le Festival de la Méditerranée en images en 2003) et « Le blues des Chikhates », qui ont été largement diffusés dans des festivals internationaux. De retour au Maroc, il s’est lancé dans une longue recherche sur les archives cinématographiques et visuelles nord-africaines. Celles-ci ont été transformées en films et installations. Son film « En quête de la Septième porte » a été présenté en première à la Berlinale en 2017 et son dernier film, « Before the Dying of the Light », en première à l’IDFA (Amsterdam) en novembre 2020.
