de Chloé DOMAT et
Miyuki DROZ ARAMAKI
16 minutes, 2019
Plus de cinquante ans après l’indépendance de l’Algérie, la Casbah d’Alger reste le cœur historique de la capitale. Fondée dans l’antiquité, la Casbah a longtemps été capitale de l’Algérie, avant d’être colonisée par les français en 1830 puis marginalisée au profit de la nouvelle ville. Avec son dédale de ruelles étroites, ce quartier d’un kilomètre carré est un lieu propice à la clandestinité, il est même réputée impénétrable.
En 1957, la Casbah est le théâtre de la Bataille d’Alger. La dixième division des parachutistes français, dirigés par le Général Massu y affronte les indépendantistes du Front National de Libération menés par Yacef Saadi. Grève générale, guérilla urbaine et attentats… c’est un des épisodes les plus sanglants de la guerre d’Algérie.
Après l’indépendance, la Casbah est délaissée par ses habitants qui profitent du départ des Pieds-noirs pour s’installer dans des quartiers plus chics. Les maisons, palais et autres édifices parfois millénaires, se dégradent.
En 1992, l’UNESCO réagit et fait entrer la Casbah au patrimoine mondial de l’humanité. Mais nous sommes en pleine décennie noire et ses ruelles sombres sont alors la planque des militants extrémistes qui combattent le gouvernement. Une nouvelle fois, les habitants de la Casbah vivent au rythme du couvre-feu, des rafles policières et des attentats terroristes.
Aujourd’hui, la Casbah a tourné le dos à la violence. Les autorités algériennes et les habitants s’investissent pour restaurer et redonner vie au quartier.
Chloé DOMAT est une journaliste indépendante basée au Liban depuis 2015. Elle couvre l’actualité régionale au Moyen Orient plusieurs médias dont France 24, Arte, Vanity Fair, Radio France, RFI et Ouest France. L’année passée elle a suivi les manifestations en Algérie et au Liban, le conflit en Syrie, les abords de paix entre Etats-Unis et Talibans au Qatar et le retour du développement économique au Bahrain.
Miyuki DROZ ARAMAKI est journaliste-réalisatrice et auteur de documentaires basée au Moyen Orient depuis 2014. En 2015, son reportage « L’Arabie Saoudite, levée de voile » était à la sélection du Festival FIFDH de Genève ainsi qu’au Movie that matters Festival de la Haye. En 2013, elle était parmi les finalistes du prix Albert Londres.
Après avoir couvert les batailles de Mossoul et de Raqqa ces dernières années, elle s’est récemment intéressée aux manifestations pacifiques qui ont secoué la région, de l’Algérie au Liban. Elle a aussi réalisé un documentaire de 56 minutes pour Arte sur la crise des pays du Golfe et la nouvelle génération de princes au pouvoir.